Carpe koi mâle ou femelle, un choix difficile
Une des questions les plus fréquemment posées au Japon au moment du choix d’un poisson est : « est-ce que c’est une femelle? «
Lorsque la réponse est négative elle est souvent suivie d’un « ah zut! C’est dommage ! J’aimais bien ce poisson ! » Choisir entre une carpe koï mâle ou femme est souvent un choix difficile.
En vérité, hors idée de « concourite » aigue, il y a peu de bénéfice dans l’achat systématique d’une femelle koï plutôt qu’une carpe koi mâle…
Et pour ce qui est des koï shows le All Japan a déjà été gagné par un mâle !! Certains shows au Japon ont même des classes réservées aux mâles ! Mais bon , il est vrai que les femelles trustent les premiers prix dès que la taille dépasse les 50 cm.
La forme du corps est souvent plus harmonieuse ; les koï mâles sont plus élancés, plus musculeux , les femelles gagnent elles en arrondis plus souples et doux. Avec les ans, dans la majorité des cas, cette distinction tend à s’affirmer.
En petites tailles les mâles sont souvent plus « jolis » que leurs sœurs. Ils ont un aspect « plus finis », si tant est que cela puisse se ressentir autrement que par des mots… Les couleurs, notamment le rouge est souvent plus chaud sur une carpe koï mâle que sur une femelle.
Mais il est parfois bien difficile d’être sûr de l’appartenance à tel ou tel sexe…
La forme du corps est, certes, un indice, mais un peu léger lorsque l’on regarde la qualité de certains mâles sur ce point !
La forme des pectorales est également un indice parfois précieux pour définir une carpe koï mâle ou femelle ; une forme en pointe est souvent l’apanage d’un mâle ainsi qu’une surépaisseur du premier rayon. Les femelles ont des nageoires pectorales plus en forme d’éventail et généralement d’une surface plus importante.
Les différences de forme chez la carpe koi
Mais, attention, il y a de (nombreuses) exceptions, notamment dues aux conditions d’élevage. Une sur-densité peut entraîner une diminution de la taille des pectorales ce qui classe une carpe koï femelle en mâle alors que c’est tout bonnement faux.
En période de réveil sexuel , d’avril à juin sous nos latitudes, les mâles montrent ce que l’on appelle des « boutons de noce », minuscules excroissances se développant sur les dites pectorales et sur les opercules, parfois même sur le corps.
D’un premier abord on pourrait confondre avec quelque parasite malvenu, mais, en touchant ces boutons, on s’aperçoit qu’ils sont bien granuleux !
Lors d’un achat de carpe koï tosai , ou de carpe koï jumbo tosai, la difficulté reste entière et sans beaucoup de sûreté.
Souvent, les éleveurs, lors de la vidange du plan d’eau dans lequel ils ont mis leurs poissons à grossir, en ayant séparé précautionneusement les carpe koï mâle et femelle, se retrouvent avec une multitude de tosais parasites qui prouvent que l’exercice est loin d’être du 100% même pour des yeux exercés!!!
Cette production d’alevins indésirables, peut, dans un bassin forcément restreint, prendre une ampleur très vite désagréable…
Des supports de ponte permettant une récolte des œufs et leur retrait avant éclosion est une bonne formule, très simple, peu coûteuse et qui évite la chasse à l’épuisette !
La possession de femelles uniquement peut engendrer un autre soucis par la mise en maturation d’œufs et leur non expulsion par manque de stimuli sexuel.
La nature combat le résultat en permettant une résorption des œufs dans l’abdomen…Mais, malheureusement, la nature n’a pas toujours le dernier mot, et les poissons à ce moment sont sous la menace d’une septicémie dont le pronostic est souvent noir…
Soyons francs ce phénomène peut également arriver en présence de koï mâles même si il est, c’est vrai, moins fréquent.
En gros, hormis la volonté farouche de ne posséder que des carpes koï femelles, l’achat d’un beau mâle, n’est pas une hérésie…
D’autant plus que la différence entre les carpes koï mâles ou femelles peut s’exprimer également en quelques centaines d’euros…