La pêche de récolte d’octobre /novembre 2007 présentait une baisse des ventes de près de 30% en comparaison de la même époque en 2006.
La même période en 2008 présentait 40% de perte de ventes par rapport en 2007 !!
Les éleveurs japonais sont touchés mais pas autant que les vendeurs Anglais dont plusieurs pourraient fermer la porte en fin février 2009, traditionnellement le pire mois de l’année pour le commerce.
De nos jours en janvier 2009 il est simplement téméraire pour n’importe lequel des vendeurs de kois Anglais de se rendre au Japon pour acheter des animaux.
Si il arrive à Narita avec 100.000.00£ à dépenser , au moment où il quitte la douane il est immédiatement dévalué d’environ 55.000.00£ si il est chanceux au cours du jour…
C’est à dire qu’il doit négocier un rabais de 45.000.00 £ avec les éleveurs et les compagnies de transport aériennes avant même qu’il n’achète quoi que ce soit. Comme nous le savons tous les chances que le plus pointu des businessman ayant jamais existé puisse y arriver sont minces et c’est le moins que l’on puisse dire.
Et ceci tourne juste autour du taux de change et je ne parle même pas de la réduction significative de la demande qui est aussi visible.
Dans « Koi Kichi » paru en 1995, j’émettais deux opinions :
Il y a des belles kois et des kois pas chères mais il n’y a pas de belles kois pas chères
Et
Les koi kepers ont besoin des autres koi keepers
Ces opinions sont paroles d’évangile même aujourd’hui
Cependant si la crise mondiale continue ceci ramènera le hobby directement à ses débuts tels que j’ ai pu les connaitre au Japon..
Entre 1963 et 1967 les éleveurs vendaient toute leur production annuelle aux bookers des grandes villes qui voyaient là une réelle opportunité de business .
Il n’y avait pas à cette époque d’autoroutes gratuites ou de trains rapides vers Yamakoshi et les éleveurs étaient complètement isolés des principales villes.
Les broker faisaient d’hasardeuses visites annuelles à travers les pistes montagneuses après les pêches d’automne pour acheter les stocks disponibles et les ramener vers la civilisation.
Voici comment se présentait le pays vers 1965- pas de vraies routes qui reliaient les villages seulement des pistes et ceci jusqu’en 1982 quand les autoroutes et le Shinkansen firent leur apparition.
Plusieurs éleveurs avaient des arrangements avec ces brokers qui avaient dès lors le premier choix dans leur production. Les kois étaient vendues selon un critère et un seul
« La taille et seulement la taille »
Variétés , qualités et sexes ne présentaient aucun intérêt.
Le meilleur prix qu’un éleveur pouvait faire était consenti sur la base que le booker achetait tout son stock .L’éleveur n’avait qu’à réaliser qu’une vente et qu’une opération de paquetage et d’expédition et puis attendre le printemps suivant pour commencer une nouvelle production.
A cette époque il aurait pu vendre facilement son stock de géniteurs au broker puisqu’il était facile de le remplacer en allant chez d’autres plus gros éleveurs tel qu’Izumiya et consorts.
Les brokers retournaient vers les grandes villes et vantaient la beauté des Irogoi ainsi qu’elles étaient nommées à cette époque
Entre 1965 et le tout premier koï show tenu, les enthousiastes dans les grandes villes formèrent des clubs et des petites confréries pour pousser plus loin leur intérêt dans l’art et la manière de garder ces carpes colorées.
Très vite , les livres vinrent et les débats sur quelle variété était la meilleure à acquérir et toutes les informations sur pourquoi préférer les femelles et les difformités, etc…
C’étaient les « kois keepers » eux-mêmes qui guidaient ces débats et non les éleveurs qui étaient plus qu ‘heureux de vendre par critère de taille uniquement.
Cela prit quelques années pour cette information moderne à filtrer vers les brokers et encore plus longtemps pour atteindre les éleveurs .
Avec pour résultat, le fait que beaucoup des carpes offertes à la vente ne trouvaient pas d’acheteurs si ce n’est par volume auprès des garden center et dès lors avec un prix de revente plus bas que le prix d’achat initial…
Deux solutions s’offraient aux éleveurs :
- Continuer sur la vieille voie
- Se réveiller et migrer vers un nouvel âge
Plusieurs choisirent la tradition établie et leurs grandes et désuètes maison à koï peuvent être encore vues de nos jours sur les bords des routes de Yamakoshi.
Ceux qui choisirent la seconde option réalisèrent que les brokers de la première époque ne souhaitaient plus que sélectionner chaque poisson individuellement (ce qui représentait 5% des récoltes), leur prix de base avait donc à augmenter de 20 fois juste pour maintenir leur revenu…
S’ensuivit un gros mal de tête pour savoir comment il garderait les 95% restants qui n’avaient pas de vraie valeur et ce durant l’hiver…beaucoup furent simplement détruits.
Les éleveurs un tantinet malin prirent note des changements et dérivèrent leur production comme suit :
1. Les maison à koi pour l’hiver arrivèrent lentement sur la scène.
2 .Les variétés avec une petite demande furent produites en petite échelle pour subvenir à cette dite demande mais pas plus.
3 Les stocks de géniteurs et les premières lignées de Go-sanke devinrent la chose la plus importante!
Pendant que tout ceci prenait forme, la plus importante aide aux ventes et à la production, que l’on puisse imaginer, commençait à se répandre à travers le Japon :
Ces évènements où les koïs peuvent être comparées entre elles et estimées pour recevoir des récompenses faisant une candidate plus valable et « collection nable » que les autres. Avec pour résultats de définir des standards et d’entraîner des juges.
Ces manifestations produisent de la détermination chez les autres compétiteurs pour acheter et développer encore de meilleures koïs , et aident les gens à différencier la qualité standard du haut de gamme.
Ces shows étaient devenus à cette époque les « sauveurs » des éleveurs et le futur du hobby.
Pour être franc, ces évènements étaient encore plus importants par le fait que plusieurs collectionneurs Japonais très fortunés s’étaient introduits dans le circuit et que l’argent n’était plus un frein….
Plus tard , certains de fortunés passionnés créèrent l’épine dorsale de la « Zen Nipon Airinkai ».
Mais, avant cela, les éleveurs « nouvelle génération » avaient déjà pu former leur propre club, le Shin ko kai, et commençaient à développer leurs propres shows pour promouvoir leur association et leurs produits.
Les plus « futés » d’entre eux réalisèrent rapidement qu’il y avait une demande sérieuse et rémunératrice pour des koïs de qualité et que certains de ces fanas n’hésitaient pas à envoyer à Yamakoshi leur agent personnel pour trouver la perle rare….
En 1979 les brokers(courtiers)réalisèrent que leur futur était derrière eux…
De plus, certains mots commencèrent à faire écho comme tategoi, tateshita et le terme Nishikigoi rentra dans les mœurs…
En 1982, une autoroute gratuite depuis Tokyo, et une ligne Shinkansen, étaient faites vers Ojiya et Nagaoka transformant cette province endormie, connue sous le nom de Yamakoshi,
en un lieu actif et plus riche.
Durant mes toutes premières visites je me suis souvent « heurté » à Masao Kato qui était en permanence en train de parcourir les montagnes avec ses agents pour trouver de nouveaux poissons à l’automne. Je me souviens clairement de lui me demandant si j’avais vu quelques kois dignes d’intérêt pendant qu’il maugréait qu’il y avait beaucoup de poissons auxenvirons de 100.000 yens mais pas assez au-dessus…….
Je me rappelle également, à cette époque, autour de 1980, quand Hiroji Sakai était le plus gros client de Yamamatsu. Il insistait, pour que je passe lui rendre visite à sa ferme, à Hiroshima ; il me promit qu’il pourrait me fournir toutes les sortes de Koi dont j’avais besoin.
À l’époque, dans Yamakoshi on sentait vraiment la détermination d’Hijori, il avait une « certaine vision des choses» et un grand potentiel -, il était tout simplement décidé à être le meilleur à tout prix. ..Des années plus tard, il a su le prouver à tous.
Je l’ai vu un jour chez Dainichi avec un petit sac contenant un Kikusui de 7-8 cms et se plaignant qu’il avait dû payer 80000yen pour cela….
Je lui rendais donc visite pour la première fois en 1982 et comme promis il m’a réellement surprit. Plus tard, durant mes visites, il n’était pas rare de voir Micheo Maeda venir acheter un grand nombre de koîs de très grande classe avant qu’il n’ouvre Momotaro Koi
Lorsque la demande intérieure japonaise pour la grande classe et que la qualité générale des Kois diminua autour de 1990 , les éleveurs de Yamakoshi trouvèrent un marché important à l’exportation des tosaïs , et ce dans le monde entier.
Peu de temps après, les montagnes de Yamakoshi commencèrent à se remplir d’étrangers collectionneurs, et de professionnels qui étaient à la recherche de Kois très spéciaux qui, à l’époque, pouvait facilement être trouvés.
Et pendant tout ce temps, la « ferveur » a été maintenue et entretenue par les koï show
A l’inverse de ce qui se passait, les éleveurs prospéraient.
Bientôt, il est devenu très clair pour moi, que les anciennes lignées traditionnelles sont devenues beaucoup moins importantes et à la place les breeders ont pris de l’importance car leurs propres productions sont de très loin bien meilleures, une véritable classe mondiale Koi aujourd’hui par rapport aux lignées produites auparavant
Certes, de nombreuses lignées aujourd’hui ont utilisées « le même sang » dans leur début, mais la plupart ont été améliorées par l’introduction de beaucoup de « sang neuf » au fil des ans.
Je crois que c’est vers 1989 que la lignée Jinbei a été arrêté d’être produite , Torazo bientôt suivit en cessant de produire la Torazo sanké. La principale raison est que les premières lignées n’avaient tout simplement pas le cadre, ni la génétique pour atteindre les tailles qui sont aujourd’hui possibles avec d’autres géniteurs.
Aujourd’hui, les informations sur le développement et l’origine des premières lignées sont uniquement pour ceux qui s’intéressent à l’aspect historique des Nishikigoi.
Tiens, au hasard , une personne très triste, pleine de nostalgie, moi. …
Au cours des dernières années une baisse de la demande effective de Nishikigoi a été ressentie au Royaume-Uni, qui se trouve maintenant dans une situation que personne n’aurait pu prédire…
D’autre part, pour se réconforter un peu, des pays émergent, tels que la Norvège, la Suède, le Danemark et la France qui ont quelques passionnés atteint du «feu sacré » et qui font de nouveaux adeptes
Pour les amateurs de Nishikigoi il est primordial que les kois show puissent continuer à être organisés c’est le seul fil conducteur auquel on puisse s’accrocher
Les Nishikigoi shows permettent non seulement d’afficher une collection de très beaux Kois ,ce qui est très important pour les éleveurs mais, de plus, ces mêmes beaux Koi vont aussi tenter d’autres nouveaux passionnés.
Assister à un show de classe mondiale est vraiment un spectacle merveilleux à contempler. Même ma première visite d’un «Koi show de pacotille » en 1972 était plus que suffisante pour me séduire – complètement!
Enlevons les koi shows , que nous restera t’il après seulement quelques très courtes années?
Si vous voulez mon avis, je vais vous dire: —
1. La concurrence disparaîtra à jamais.
2. Les éleveurs n’auront plus besoin d’autres gardiens de Koi, le nouveau «hobby» en tant que tel, sera servi par les interprétations mises au goût du jour de vieux magazines tels que ‘The Aquarist et Pondkeeper »- juste de l’information de base pour les personnes avec de simples bassins de jardin.
3. Les Kois d’un prix élevé ne seront plus nécessaires, et elles seront reléguées comme une autre jolie espèce mettant de la couleur dans un bassin de jardin avec poissons rouges , ide mélanote et le reste.
4. La qualité de la peau, la forme du corps, le sexe, l’alimentation, la filtration et autres aspects techniques vont tous prendre un « siège dans le fond », car ils n’intéresseront plus personne..
5.La Koi sera, une fois de plus, vendue pou la taille, et la taille uniquement, et elles seront en effet très bon marché et aussi peu coûteuses à remplacer. Cela nous ramène à la position de départ au Japon au début des années 1960.
6. De nombreux éleveurs japonais de koïs , fameux pour le haut de gamme, mis à la retraite
avec tout leur capital de connaissance.
8. Il n’y aura pas d’importance quant à l’endroit où les Kois seront produites et le fournisseur le moins cher sera le gagnant.
9. De Nouveau « courtiers » créeront des entreprises dans le monde entier pour l’achat de tous les stocks annuels de chaque éleveur à chaque automne dans un one-off hit ».
10. Il sera possible, une fois de plus, d’acheter les meilleurs Koi dans le monde pour «des cacahuettes» – mais la difficulté, comment allons-nous jamais savoir qu’il sagit de la meilleure Koi au monde? En outre, qui va le voir, même en dehors de notre propre famille? En conséquence, il est totalement inutile d’y mettre beaucoup d’argent!
Cette même chose est arrivée au poisson rouge il y a plusieurs années de celà, j’ai assisté à une vente aux enchères d’un exemplaire unique à Saitama pour 1000000yen!
Et la seule chose qui freine cette catastrophe affreuse aujourd’hui c’est : —