Chez les êtres humains la croissance est fixée génétiquement ; nous arrivons à une certaine taille et puis nous nous arrêtons.
Chez la carpe koï le principe s’avère quelque peu différent. En fait un poisson ne s’arrête jamais de pousser.
Les gros poissons poussent moins vite, parfois si lentement qu’il est difficile de voir une différence. Les poissons de grande taille nécessite de plus en plus de ressources pour grandir.
Ils ont besoin de plus d’oxygène en valeur absolue ; si les ouïes croissent en même temps que l’animal, il apparaît néanmoins que la surface de contact des dits ouïes en regard de la masse du poisson décroît.
Cet aspect limite l’oxygène nécessaire pour l’assimilation de l’énergie contenue dans la nourriture.
L’oxygène est important aux températures élevées là où le poisson consomme le plus et là où il est naturellement moins présent dans l’eau…
Donc là encore aération, aération et aération…
Le préférendum thermique pour les koïs approche les 25°C et en climat chaud ceci leur permet une croissance continue. Une carpe peut très bien prendre plusieurs kilos par an avec ces températures alors qu’en climat froid il lui faudra plusieurs années pour connaître le même gain…
La croissance englobe la masse corporelle, les muscles et la fixation du squelette.
L’énergie nécessaire se perd dans les matières fécales, dans les excrétions dissoutes (ammoniaques) par les ouïes et par l’urine et pour assurer la » maintenance » du métabolisme global.
La différence est utilisé par le poisson pour grossir.
Cette énergie restante est conditionnée à la quantité et à la qualité de la nourriture donnée.
Par exemple les nourritures des ingrédients de haute qualité digestible produiront moins de matière fécale.
Les excrétions d’ammoniaque sont elles directement liées à la façon dont sont utilisées les substances nutritives . Les protéines sont réduites en acides aminés durant la digestion et sont alors absorbés par le poisson. Elles sont dès lors disponibles pour construire de nouveaux tissus ou sont éventuellement réduites en source d’énergie (produisant de l’ammoniaque)
En proposant des sources différentes d’énergie(hydrates de carbone et huiles) plus de protéines sont disponibles pour la synthétisation des tissus, diminuant du coup la production d’ammoniaque, de déchets .
Le métabolisme général du poisson dépend d’un nombre de facteurs différent suivant les températures. La carpe est un poisson à sang froid (dit ectothermique) et donc son activité métabolique augmente en rapport de l’élévation de la température.
Un niveau d’activité métabolique élevé sous entend qu’elles ont besoin d’un apport correspondant en énergie et nutriments pour se maintenir dans de bonnes conditions, et dans une seconde étape qu’elles sont donc à même de produire plus de masse corporelle.
C’est la raison qui fait qu’une koi se nourrit plus et grossit plus en été !
Plus de nourriture pour répondre aux besoins de maintenance et plus de nourriture pour croître.. Plus et plus et toujours plus, la nourriture joue un rôle majeur dans l’obtention d’un gain de poids !
Mais attention il est un point où la température mène à une baisse des performances due uniquement à l’O2 disponible !!
O2 et nourriture sont donc les moteurs de la réussite mais attention à la qualité de cette nourriture qui doit ne produire ainsi qu’expliquer plus haut que très peu de déchets non utilisables. Dans la pratique en-dessous de 6mg/l d’O2 on diminue la quantité distribuée et on essaye d’oxygéner au maximum !
Bien sûr si la qualité de l’eau n’est pas là , la demande d’O2 est importante pour le maintien de l’activité biologique et un stress chronique fait souffrir le poisson. Et dès lors le peu de nutriment et d’énergie absorbés seront mobilisés pour lutter contre le danger potentiel.
Le cerveau gère la crise en assurant la survie et non la croissance .
La quantité de poisson stockée dans un volume donné influencera directement la qualité de l’eau.
Un stock d’un volume supportable semble être une preuve de bon sens. De plus, plus de poissons plus de compétition donc une disponibilité de nourriture peut être moins évidente.
La génétique est une pierre angulaire.
Les recherches récentes en aquaculture montrent clairement que certaines souches de carpe communes transgéniques ont pu montrer une utilisation d’énergie plus importante pour la croissance et moins pour le métabolisme et l’excrétion. Ces études prouvent une capacité de l’organisme à s’adapter indéniablement.
Certains poissons poussent plus que d’autres sans que les conditions rencontrées n’expliquent seules cette différence.
La sélection des poissons depuis des années tend à produire des animaux capables de pousser plus vite et plus en limite .
L’interaction des conditions et de la génétique ne nous permet pas de connaître avec certitude la capacité de nos poissons, mais si c’était chose si facile nous en verrions peut être plus des grosses bêtes……..Vous ne croyez pas ?
3 réflexions sur “Facteurs de croissance”
Un petit up pour le billet de JL.
Tu préconnises de varier l’alimentation ? Dans l’idée de varier les apports en acides aminés et donc améliorer l’assimilation des protéines.
Merci pour ces explications.
La demande en oxygène sous entend qu’il faut adapter l’aération au fil des saisons ? Ou faut-il continuellement chercher la saturation.
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